Qu’il est passionnant le temps de l’avant. Celui où tout se joue dans l’attente du jour J. Dans cette pénombre, on ne compte plus les peaux de bananes et les effets d’annonces. Les serrages de main ou les couteaux dans le dos.
Les périodes préélectorales sont pareilles aux coulisses d’une magistrale pièce de théâtre. On attribue les rôles. On décide quels seront les personnages principaux qui se donneront la réplique mais aussi qui sera condamné à attendre encore un tour avant de monter sur scène. Quels seront les alliés ou les ennemis de demain?
En France, la primaire de la gauche, qui a vu Christiane Taubira l’emporter, fait figure de cas d’école. Vue de Genève, cette bataille peut prêter à sourire… Ou à rire jaune. Car, pour la pièce qui se jouera en 2023, soit les élections au Conseil d’Etat, les répétitions ont déjà commencé.
Et c’est à droite que le jeu des alliances fait d’ores et déjà rage. Le PLR va-t-il opter pour son partenaire de toujours, son ami de 80 ans, le PDC, désormais appelé le Centre? Ou le pari de la droite élargie, aux côtés notamment de l’UDC, sera-t-il finalement tenté? Quid des Vert’Libéraux? La joueront-ils solo?
Quant au MCG, survivra-t-il à cette élection? Son conseiller d’Etat Mauro Poggia, qui sortira d’une année de présidence, va-t-il se représenter? Sans compter que le (potentiel ou probable) retour de Pierre Maudet sur le devant de la scène pourrait bouleverser la donne… Dans la pénombre, les serrages de main et les coups de couteaux ne font que commencer.