L'Allemagne et l'Italie, rien que ça! Ces deux pays ne veulent pas d'un arrêt total des moteurs à essence ou au diesel dès 2035. Ils sont rejoints par la République tchèque, la Pologne et la Bulgarie… pour le moment. L'Allemagne votera cette interdiction à condition que les carburants synthétiques soient admis pour certaines catégories de véhicules. On sait que la France, selon un de ses ministres, veut la faire plier. Ce qui reste de l'ordre de la déclaration.
Les enjeux
Le patron de Porsche, Oliver Blume, également au directoire du groupe Volswagen (VW, Porsche, Skoda, Seat, Bugatti, Lamborghini, Ducati, etc.), a une vision pragmatique. Il a déclaré dans une conférence: «En Europe, nous électrifions les voitures très rapidement parce que nous disposons de l'infrastructure nécessaire. Mais, si l'on pense à des continents comme l'Amérique du Sud, l'Afrique et l'Inde, je suis sûr que les choses ne se passeront pas aussi rapidement. Par conséquent, il sera certainement utile d'envisager une action climatique au niveau mondial.»
Porsche commercialise des autos hybrides rechargeables (Ferrari également) et des électriques. Pour la marque sportive allemande toutefois, la fameuse et iconique 911 devrait pouvoir être encore longtemps entraînée par un moteur à essence. Même réflexion chez Ferrari. Question de sensations de conduite. Porsche a d'ores et déjà construit une usine produisant des e-fuels au Chili.
Les opposants notent que la production des carburants synthétiques (à base de CO2 notamment) exige beaucoup d’énergie verte, qui pourrait être utilisée dans des voitures électriques. Voilà qui relève d'une vision très locale. Produire des e-fuels en Islande avec la géothermie et en Afrique avec du soleil serait certainement une bonne idée, le transport étant réglé, puisqu’équivalent au pétrole actuel. De plus, une grande partie de l'électricité renouvelable est inutilisée (éoliennes) et pourrait être mise à contribution.
La Formule 1 va passer au carburant synthétique en 2026. Cela ne réduira guère ses émissions de CO2, dues aux transports des voitures, des personnes et des spectateurs, mais cela prouvera la faisabilité du système.