Utilisées pour soigner les malades atteints par un cancer du poumon, la chimiothérapie et les thérapies moléculaires ciblées sont les principaux traitements proposés aux patients et patientes. En raison de l’hétérogénéité des cancers pulmonaires, toutes les tumeurs ne sont pas sensibles à l’un ou l’autre de ces traitements. D’autre part, les cellules cancéreuses peuvent développer une résistance au traitement. C’est pourquoi l’utilisation de combinaison de plusieurs molécules est envisagée.
Cultures ex-vivo
Afin d’identifier le composé ou le mélange de composés le plus efficace pour chaque tumeur, il est nécessaire de pouvoir les tester, en laboratoire, sur des cultures ex vivo de tumeurs de patients ou patientes. Cette technique de culture est l’objet de cette étude.
À l’aide de cellules issues de parties cancéreuses de poumon, les scientifiques ont reconstitué une version miniature des tumeurs de patients et patientes, . Le fonctionnement de la tumeur et sa réponse à divers traitements anticancéreux ont ainsi été évalués en laboratoire. Rapide et efficace, ce processus sélectionne les molécules thérapeutiques les plus actives pour une tumeur donnée en seulement deux à trois semaines après obtention des fragments de tissus. La voie à des thérapies individualisées pour le cancer est ouverte.
Sphéroïdes
« Pendant ces deux semaines et grâce à notre nouvelle méthodologie, nous pouvons désormais développer des sphéroïdes de la tumeur de la patiente ou du patient et être ainsi prêts à tester les traitements sélectionnés par l’oncologue, c’est un atout considérable », indique Véronique Serre-Beinier, auteure principale de l’étude, responsable du laboratoire de recherche fondamentale du Service de chirurgie thoracique et endocrinienne des HUG et chercheuse au Département de chirurgie de la Faculté de médecine de l’UNIGE.
Le cancer du poumon est responsable de près de 20 % des décès annuels liés au cancer dans le monde. Selon les statistiques 2022 de la Ligue suisse contre le cancer, près de 5 000 nouveaux cas de cancer du poumon sont signalés dans notre pays chaque année. Dans les cinq années qui suivent le diagnostic, seule une personne sur cinq survit.