Le PLR et le MCG lancent un projet pour «faciliter l’achat de son logement». A première vue, on croirait qu’il s’agit d’aider les ménages modestes à acquérir leur appartement. Il n’en est rien. Il s’agit de faire en sorte qu’un locataire, qui en a les moyens, puisse acquérir son appartement sans se heurter au refus du propriétaire. On facilite les transactions entre propriétaires. Tant mieux. Mais ce projet n’a rien à voir avec la question, prioritaire, de la difficulté des jeunes ménages à financer un achat immobilier. Dommage.
L’immobilier devient de moins en moins abordable pour les primo-acquérants. Ceci en raison de la hausse des prix des appartements et des maisons, qui ont encore grimpé cette année, et du durcissement des conditions du crédit. Même quand le taux hypothécaire est à 1%, on demande à l’acquéreur d’être théoriquement capable de financer du 5% (pour l’amortissement) en plus des 1% pour l’entretien. Il faut des revenus et capitaux propres toujours plus élevés pour que cette valeur d’avance ne dépasse pas un tiers des revenus du ménage, comme l’a souligné la banque Raiffeisen dans une étude récente.
«Si l’on ne dispose pas déjà d’un patrimoine substantiel ou que l’on ne peut pas compter sur une avance d’hoirie, il est difficile de devenir propriétaire avant un certain âge», a déploré le chef économiste de Raiffeisen Suisse Martin Neff. Conséquence, la part des ménages propriétaires de leur logement est tombée à 36% en 2021, contre 44% en 2016, et 47,6% en 2013.