COEUR Au Grütli, jusqu’au 5 décembre, la troublante histoire d’une mère avec son fils. La mère (Marie Druc, magnifique), a dû quitter l’Algérie au moment des «événements», elle est venue s’installer en Suisse avec son fils Jean-Paul, ou plutôt «Pas Jean-Paul» (Frédéric Landenberg, qui joue le fils adulte et le fils enfant). Et c’est leur histoire à tous deux. Celle du fils, avec ses silences («Il a perdu sa langue»), celle de la mère avec ses amants, qui s’invente au pays perdu un passé prestigieux, mais ne trompe que son désespoir. La pièce est signée Valérie Poirier, décidément faite pour la plume. Elle s’appelle Palavie, il faut aller la voir. Mise en scène de Julien George. Avec aussi Hélène Hudovernik, François Florey, David Marchetto, Nicole Bachmann et Anne-Shlomit Deonna.
GRIFFE Mais qu’ont-ils donc tous à venir déployer des trésors d’inventivité pour affaiblir notre démocratie directe? Lundi 30 novembre, dans Le Temps, c’était au tour de Michel Barde, ancien patron des patrons, homme libre, esprit brillant, de ruminer tout ce qui pourrait limiter le droit d’initiative. Par exemple, instaurer une «Cour constitutionnelle», entendez un cénacle de juristes, une émanation de sages, pour se prononcer sur la validité – ou non – des textes. Monsieur Barde ayant occupé les fonctions qui furent les siennes, on ne peut s’empêcher d’expliquer ces volontés de museler les droits populaires, autrement que par un désir de revanche du patronat, après le 11 février 2014. Mais enfin, Monsieur Barde, vous avez voyagé: vous aurez constaté, comme nous, que notre modèle de démocratie directe est unanimement envié à l’étranger. De grâce, laissez-le vivre, il se porte fort bien.