CœUR Il vaut la peine d’être abonné aux publications de la Maison de l’Histoire: on y apprend qu’Anne-Marie Thiesse vient donner une conférence à Genève lundi 27 avril, 18h15, Uni Bastions, salle B 109. Directrice de recherches au CNRS, Anne-Marie Thiesse a publié, en 1999 aux Editions du Seuil, l’un des livres d’Histoire les plus pénétrants qu’il m’ait été donné de lire: La création des identités nationales. Une lecture, d’une exceptionnelle lucidité, des conditions dans lesquelles furent façonnées, principalement au dix-neuvième siècle, nos cultures politiques d’aujourd’hui. Le rôle des mythes fondateurs. Celui du folklore. La manière, de Jeanne d’Arc à Guillaume Tell, avec laquelle tout cela fut brassé, malaxé, récupéré. Tout simplement passionnant.
GRIFFE La réalité des choses, c’est d’abord ce que chacun veut bien y déceler. Vous avez la vôtre, j’ai la mienne. La presse genevoise du lundi 20 avril, lendemain des élections dans nos 45 communes, avait aussi la sienne, où le singulier le dispute à l’incongru. A lire la une des journaux, on avait l’impression que le MCG avait mordu la poussière. Alors que factuellement, il se maintient. Au pire, le 10 mai, il aura zéro conseiller administratif dans le canton: depuis quatre ans, il en a un seul. Différence minime, donc. Quant aux Conseils municipaux, il perd certes neuf élus, passant de 73 (2011) à 64 (2015). Dont acte. Mais alors, pourquoi ne rien titrer sur les Verts, qui chutent, eux, de seize élus (81 en 2011, 65 aujourd’hui)? Eh oui, tout est affaire de prisme: on ne voit que ce qu’on veut bien. Et l’amour est aveugle.