Jeudi 28 octobre, vacances de patates obligent, Genève roupille. Un courrier adressé à des dizaines de milliers de rentiers va la sortir de sa torpeur. L’Office cantonal des assurances sociales (OCAS) met les bénéficiaires des rentes AVS et AI devant le fait accompli: les dates de versement vont changer. Ce ne sera plus le 1er mais le 8 voire le 10 du mois!
Branle-bas de combat. Les citoyens mécontents montent au front. GHI en tête, les médias se font l’écho de cette grogne et s’interrogent sur les raisons de cette modification, imposée sans la moindre explication à des personnes vulnérables.
A partir de là, tout s’enchaîne très vite. Le conseiller d’Etat Thierry Apothéloz prend la plume et se déclare «fâché» certes mais aussi «surpris». On partage son étonnement: comment est-il possible qu’un office cantonal prenne une décision aussi impactante sans que le ministre de tutelle ne soit tenu au courant? Qui dirige le navire?
Les explications alambiquées de la directrice de l’OCAS, Natalia Weideli-Bacci, sur Léman Bleu, ne sont pas de nature à rassurer. Il y est question de «bascule informatique» et de nécessité de calculer les montants des rentes au plus juste. Tout au plus la fonctionnaire reconnaît-elle «une erreur de communication».
De quoi s’étrangler avec sa soupe. Soutenus par les politiciens, les rentiers semblent décidés à ne pas se laisser faire, quitte à battre le pavé. Car, quand l’administration fonctionne en vase clos, il est indispensable de lui rappeler son rôle premier: être au service de la population.