Ils s’appellent Loredana, Daniel, James ou encore David. Et depuis vendredi 1er avril, malgré le retour de la neige et du froid, ils dorment dehors. Sous un pont, dans un parc, à l’aéroport ou dans une allée d’immeuble.
La veille, comme chaque année, plusieurs lieux d’hébergement d’urgence ont fermé. 200 places ont été supprimées. Au grand désespoir des associations mais aussi de la Ville de Genève qui, depuis des semaines, tirent la sonnette d’alarme. Les instances politiques, elles, se renvoient la balle.
Pourtant, depuis septembre 2021, une loi définit la prise en charge des personnes sans abri. Elle était même censée, d’après les mots du conseiller d’Etat chargé de la cohésion sociale, Thierry Apothéloz, «éviter un ping-pong inacceptable sur le dos de personnes vulnérables». Raté!
Sans doute aurait-il fallu rédiger un règlement d’application imposant une répartition du financement ou trouver un accord entre la Ville, qui assume historiquement seule cette charge, et l’Association des communes genevoises (ACG).
Ce n’est que lundi 4 avril qu’une solution se dessine. Réuni à Aire-la-Ville, le comité de l’ACG a décidé de prolonger l’aide aux sans-abris jusqu’à la fin de l’année. Cette mesure urgente fera l’objet d’un vote de l’ACG en assemblée générale mercredi.
En attendant, Loredana enceinte et accompagnée de son bébé de 3 ans; Daniel, 32 ans, James venu d’Afrique et David, employé depuis deux mois, dorment dehors. Pour les nuits à venir, le thermomètre, lui, ne franchira que de quelques degrés la barre du zéro.