AVS • Dans le rouge en 2014, l’AVS a récidivé en 2015, son déficit atteint plusieurs centaines de millions. Quant au 2e pilier, il présente d’importantes lézardes. Faut-il s’inquiéter pour les vieux jours des Suisses?
Motivé par l’arrivée des baby-boomers à l’âge de la retraite, le chantier de la sécurité sociale est sur la table du conseiller fédéral Alain Berset. Mais il souffre de sérieux blocages.
Le dossier «Prévoyance vieillesse 2020», une réforme simultanée des 1er et 2e piliers, ne passe pas la rampe à gauche, d’où est issu pourtant le ministre fribourgeois. Pour l’USS, l’Union syndicale suisse, l’AVS, l’assurance sociale la plus stable depuis les années cinquante, risque la cannibalisation.
Plutôt que le 2e pilier, mieux vaut protéger l’AVS!, entend-on dans les couloirs de l’USS. L’avis semble rejoindre celui de l’économiste genevois Matthieu Leimgruber qui commentait en janvier 2015 dans les colonnes du Temps: «Les assureurs ne font pas du social, ils font des affaires».
L’efficacité de la réforme Berset est aussi remise en question à droite. «Les jeunes devront payer plus», lâche la banque UBS, laquelle anticipe une augmentation de l’âge de départ à la retraite.
De son côté, le conseiller national libéral-radical vaudois Olivier Feller a interpellé à plusieurs reprises le Conseil fédéral sur le mode de gestion de la fortune de l’AVS.
Le moins que l’on puisse dire est que les réponses de Berne ne l’ont pas calmé. Dans Le Temps du 15 mars dernier, le député ironise: «Alors que le Parlement s’interroge parfois sur une subvention de 50’000 francs pour la culture ou le sport, il n’a pas droit au moindre coup d’œil sur le coût de fonctionnement d’une institution qui gère plus de 33 milliards».