Ce pourrait être l’illustration de la définition d’autogoal ou encore celle de l’expression «se tirer une balle dans le pied»... Particulièrement problématique quand on est cycliste, cela dit en passant. Jugez plutôt: à 16h30, le jugement du Tribunal de police tombe. Les six participants à la Critical Mass de juillet 2020 qui étaient poursuivis pour entrave à la circulation sont acquittés. Le mouvement exulte.
Forts de cette victoire, les cyclistes se réunissent peu avant 19h pour leur traditionnel rassemblement mensuel. Sans autorisation comme à leur habitude. Mais, là n’est pas le plus grave. Vers 21h, se sentant pousser des ailes, une soixantaine de participants au cortège quittent le convoi principal pour emprunter la bretelle d’accès et pénétrer sur l’autoroute.
En lisant la nouvelle sur le site de la Tribune de Genève, on peine à le croire. Des vélos sur l’autoroute? Quelle mouche les a piqués? Il doit s’agir d’une poignée d’hurluberlus! Non, non, ils étaient 60! Même en connaissant le principe de l’effet de masse, difficile d’imaginer autant de gens prendre une décision aussi stupide (osons le mot).
Immédiatement, un souvenir de conductrice revient. Celui d’une nuit noire, sur l’axe Genève - Lausanne, avec ce panneau lumineux, telle une épée de Damoclès, au-dessus de ma tête: «véhicule à contresens». Et la peur de percuter cette voiture folle qui vous saisit. J’ai toujours eu de la sympathie pour les cyclistes. Mais ça, c’était avant... avant d’avoir la trouille de les croiser sur l’autoroute...