ÉLECTRICITÉ • J’ai rendu visite la semaine dernière à mes parents sur les hauts de Lausanne. Arrivé au pied de leur immeuble, première surprise: la porte d’entrée est grande ouverte. J’entends un bruit strident, c’est l’alarme incendie. Pas de quoi perturber le voisin octogénaire du 5ème qui descend les escaliers à grand-peine. Pourquoi ne prend-il pas l’ascenseur? Je comprends alors que le courant est coupé dans tout le quartier, depuis des heures! Une panne «exceptionnelle» de l’aveu même des Services industriels.
L’anecdote n’aurait pas grand intérêt si elle ne s’était pas produite en pleine crise énergétique, ni le jour de l’annonce des hausses historiques des prix de l’électricité et celui du lancement de la campagne d’économies d’énergie du Conseil fédéral. Le hasard. Mise en perspective, elle permet d’imaginer le chaos que représenterait un délestage cet hiver. La société serait paralysée avec des conséquences économiques majeures – un aspect encore peu mis en lumière par nos autorités malgré les protestations des milieux concernés.
Nous devrions toutefois pouvoir éviter ce scénario du pire si nous privilégions «le bain à la douche, le brossage des dents à l’eau froide ou la pose d’un couvercle sur la casserole». Tout en cessant, comme le demande Guy Parmelin, de «dramatiser» le risque de pénurie. A croire que la probabilité de vivre des coupures de courant est particulièrement faible. Tout comme une panne conséquente, mais anecdotique, de tout un quartier dans l’une des principales villes du pays.