Au moment où UBS nous met en garde contre une surchauffe des prix immobiliers dans les villes, et que la Banque nationale suisse (BNS) pourrait même exiger plus de fonds propres, c’est à un refroidissement du marché qu’on assiste en réalité.
La pandémie a stoppé net les flux migratoires en direction des villes. Et ce facteur affecte déjà les prix de l’immobilier urbain. Genève et Lausanne ont vu des résidents partir en 2020 et d’autres renoncer à venir. Pour beaucoup, difficile de se projeter à long terme dans des villes dont tout ce qui fait le charme – accès aux cafés, restaurants, cinémas, théâtres, magasins et bureaux – s’est soudain mué en contraintes. Si on y ajoute les bouchons chroniques dans les rues de Genève et Lausanne, les bons côtés du télétravail et la cherté des logements, l’attrait de la ville pâlit face à la perspective d’une maison spacieuse et bien équipée en périphérie, voire en station.
Les logements vacants sont en hausse dans les deux chefs-lieux genevois et vaudois, et cela va fatalement détendre les prix. L’idée de mesures anti-surchauffe paraît déjà obsolète. La plus forte correction de prix pourrait intervenir dans les surfaces de bureaux, dont l’offre dépasse largement la demande en Suisse romande, comme dans l’Ouest lausannois avec le centre Bussigny Cocoon (38’000 m2) ou au centre de Genève avec Confédération Centre qui peine à occuper ses nouvelles arcades et bureaux.
La pandémie agit plus efficacement que la BNS pour refroidir les prix immobiliers.