Difficile de parler d’autre chose quand la guerre fait rage sur notre continent. Comme vous certainement, après avoir porté le masque pendant des mois, j’ai tenté de mettre des œillères ces derniers jours. J’ai regardé les Césars, profité d’un rayon de soleil lors d’une balade en Lavaux... Mais, les images terribles de l’effet des bombes dévastant Kiev, la capitale de l’Ukraine, celles des familles fuyant leurs foyers pour se réfugier dans le métro m’ont vite rattrapée.
Peut-être au fond que les conseillers fédéraux ne sont pas si différents de nous? Après avoir géré la crise sanitaire pendant deux ans, peut-être ont-ils voulu un week-end de répit? D’où leurs réticences à condamner purement et simplement Vladimir Poutine dès jeudi. Laissons leur le bénéfice du doute.
D’autant plus que, finalement, la Confédération a, à son tour, pris les nécessaires et logiques sanctions contre un président russe qui a bafoué le droit international. Si ce léger décalage dans le temps est excusable, on peine en revanche à comprendre ceux qui temporisent aujourd’hui après plusieurs jours de conflits.
Au nom de quoi? De la neutralité suisse? Neutralité ne signifie pas indifférence. Pour préserver les intérêts économiques du pays? Si tel est le cas, quel sera le regard porté sur cette Suisse capable de s’asseoir sur des principes et des vies humaines pour continuer à remplir ses caisses? La leçon de 39-45 n’a-t-elle pas suffi?
Reste ceux qui tentent d’expliquer l’action de Poutine, de faire porter le chapeau à l’OTAN. Pire, de justifier, sans doute de peur de perdre la face après avoir, des années durant, pris la défense du président russe. De quoi, face à l’atrocité et la dangerosité de ce dirigeant, frôler l’indulgence coupable.