Il ne faut pas le cacher, 2013 sera une année difficile. Dans un canton qui continue de détenir la triste palme du record de chômage en Suisse, l'année qui s'annonce sera placée sous le signe des difficultés financières, des économies et du redimensionnement du rôle de l'Etat. Non par idéologie mais simplement parce que Genève n'aura pas le choix. Ce canton s'est trop endetté, le déficit prévu pour 2013 n'est toujours pas acceptable, et d'ailleurs nous commencerons l'année sans budget!
L'IMPRÉVISIBLE
Et encore, tout cela n'est rien à côté de l'avenir des caisses de pension, sur lesquelles nous votons le dimanche 3 mars 2013. Même si le plan de sauvetage voté par le Grand Conseil passe, nous allons vers des années très dures. Et puis, disons-le, si le référendum est accepté, plus personne ne répondra de rien: l'imprévisible, y compris le pire, frappera à la porte. Et c'est dans cette ambiance-là que se dérouleront, les 6 octobre et 10 novembre, les élections au gouvernement et au parlement du canton.
CAISSES DE PENSION
Commençons par la votation du 6 mars. L'une des plus importantes de ces dernières décennies, parce qu'il s'agit, rien de moins, de trouver une issue à peu près honorable à la cruelle sous-couverture des caisses de pension de l'Etat, que d'aucuns, en haut lieu, n'ont simplement pas vu venir, et qui exige de trouver près de 9 milliards sur 40 ans, dont plus de 6 à la charge de l'Etat. Une majorité parlementaire a voté ce plan, mais un référendum, mené par le syndicat SSP, a recueilli plus de 9700 signatures, sur les 7000 nécessaires. Dès la rentrée de janvier, une immense campagne va s'engager. On y parlera d'argent, de cotisations, de taux de couverture, et du statut de la fonction publique. Quel que soit son résultat, le vote du 3 mars déterminera l'étape suivante, capitale: les élections cantonales de l'automne.
TOUT VA CHANGER
Totalement impossible, pour l'heure, d'élaborer le moindre pronostic sur ce scrutin. Surtout que tout va changer: pour la première fois, nouvelle Constitution oblige, nous élirons le Conseil d'Etat (premier tour) et le Grand Conseil le même jour! Ce sera le dimanche 6 octobre 2013. Pour la première fois, nous pourrons élire des magistrats sans disposer, dans notre tête, du rapport de forces parlementaire. Cela va se jouer sur la puissance de quelques personnalités. Avec des coups de théâtre entre les deux tours, le second se déroulant le 10 novembre. Cette dissociation entre l'exécutif et le parlement est plutôt une bonne chose: elle renforce les conseillers d'Etat dans leur lien direct avec le peuple. Ils ne doivent rien à leur groupe parlementaire. Ils sont les élus des citoyens genevois.
FOURMI ET NON CIGALE
Les noms de papables, vous commencez à les connaître: ils ont pris soin, avant Noël, l'un après l'autre, de sortir du bois. Nous aurons largement l'occasion, ici même, de janvier à octobre 2013, de vous faire vivre cette campagne. Mais une chose est sûre: gouverner Genève, entre 2013 et 2018, consistera à utiliser beaucoup plus parcimonieusement les deniers de l'Etat. Tout simplement, parce qu'il y en aura moins! Le profil fourmi pourrait bien être préféré, par le corps électoral, au profil cigale. Parce que les fables sur l'argent facile, les gens n'y croient plus du tout. D'ici la rentrée de janvier, excellentes Fêtes à tous! «Nous allons vers des années très dures»