Amis PDC, Dimanche soir, Delphine Perrella Gabus, fidèle militante et ancienne candidate à la présidence de votre parti, annonçait son passage au MCG. Certains d'entre vous ont cru bon de ricaner. Demain, cela pourrait bien être le député et brillant chirurgien Philippe Morel, comme ce fut, par le passé, Mauro Poggia. A chaque fois, vous ricanez.Vous avez tort. Parce qu'au lieu de vous gausser, comme des notables se croyant éternels, vous feriez mieux de vous demander pourquoi certains membres de votre parti – et l'hémorragie n'est pas finie – passent avec armes et bagages chez M. Stauffer. Oui, vous feriez mieux de vous livrer à un minimum d'introspection sur le véritable état de votre parti.Et ne venez pas me parler de vos valeurs. Je les connais mieux que vous. A part Fabiano Forte, et sans doute un ou deux autres, je ne connais plus personne, dans votre section genevoise, qui soit capable de tenir une conversation sur Léon XIII, la Doctrine sociale, le Sillon, le Zentrum, ou même la Democrazia Cristiana et les pères de l'Europe. Vous êtes devenus ignares de votre propre essence, de votre Histoire. A Genève, vous êtes juste un parti de notables, entre clans familiaux, automatismes locaux, petites facilité entre amis.Vous n'avez, aujourd'hui, plus aucune ligne. Votre actuelle présidence n'existe pas. Vous êtes juste là, à regarder partir certains des meilleurs des vôtres, en ricanant. Eh bien, ricanez, mes amis. Vous êtes les héritiers d'un grand parti, qui a donné au canton des hommes d'Etat, comme Jean-Philippe Maitre. Mais cet héritage, qu'en avez-vous fait? Vous avez certes de bons candidats au Conseil d'Etat, mais votre parti, aujourd'hui, son profil, ses priorités, c'est quoi, exactement? Il vous reste le choix: vous ressaisir, ou continuer de ricaner. Comme vous voudrez.