ÉTUDE • Je ne sais pas si nous sommes tous des gros lourds, mais ce qui est sûr en revanche, c’est que le poids de ce que l’homme a fabriqué dépasse pour la première fois celui de l’ensemble des êtres vivants. C’est la très prestigieuse revue Nature qui l’affirme dans sa dernière étude. Pour parvenir à ces résultats, les scientifiques ont procédé de manière relativement simple. Ils ont calculé la masse des immeubles, des routes et de tous les produits fabriqués par les êtres humains. Avec une certaine marge d’erreur évidemment.
Ensuite, ils ont comparé ce poids total à celui de la biomasse mondiale, à savoir les animaux, les plantes ou encore les arbres. L’ensemble des formes de vie pèse environ 1000 milliards de tonnes, soit 100 milliards de tonnes de moins que ce que l’homme a fabriqué sur Terre. Que l’on pourrait résumer à l’empreinte humaine. Et cela nous fait une belle jambe me direz-vous? C’est l’évolution de ces chiffres qui donne le tournis et fournit des enseignements intéressants. En effet, au début du XXe siècle, les constructions humaines ne pesaient que 3% de l’ensemble de la biomasse. Vous aurez fait le calcul, en l’espace de cent vingt ans, elles sont passées de 3 à 110%.
Et cette tendance va se poursuivre. Selon les scientifiques, la masse des constructions humaines triplera d’ici à 2040. Pas étonnant puisque chaque année, environ huit villes de la taille d’une mégapole comme New York sortent de terre. Dans le même temps, le poids de la biomasse tend à diminuer à cause de la déforestation et de l’agriculture intensive. En d’autres termes, le goudron remplace les canopées et le béton les forêts millénaires. De quoi renforcer le sentiment qu’il reste encore de nombreux progrès à accomplir pour éviter qu’un jour les futures générations ne nous traitent, à juste titre, de gros lourds…