Après le gaspillage alimentaire, place au gaspillage vestimentaire. Pour l’illustrer, il convient de s’attarder sur les chiffres. Ils donnent froid dans le dos. Sur la planète, 100 milliards de vêtements sont produits chaque année, une production encouragée par le phénomène de la fast fashion, dont les dégâts écologiques sont immenses. En effet, selon diverses études menées aux quatre coins du globe, plus de 70% des habits ne sont jamais portés par leurs propriétaires et finissent ensuite directement à la déchetterie. Une situation qui a empiré avec la pandémie de Covid-19 puisque les marques se retrouvent avec des montagnes d’invendus.
Et que dire des conditions de travail d’une grande partie des ouvriers? On se souvient tous encore du drame qui s’est produit le 24 avril 2013 dans la banlieue de Dacca, la captiale du Bangladesh. L’effondrement d’une usine textile de huit étages a provoqué ce jour-là la mort de 1138 ouvriers. Cet électrochoc pour les consommateurs aura cependant été de courte durée. Tout est (presque) reparti comme avant à grand renfort de matraquages publicitaires.
Ce consumérisme effréné nous a trop vite fait oublier que l’industrie textile est le troisième secteur qui avale le plus d’eau dans le monde, juste après la culture du blé et du riz. Elle utilise 4% de l’eau potable disponible. Logique, quand on sait qu’il faut 20’000 litres d’eau pour produire un kilo de vêtements, on comprend mieux le besoin de retrouver un semblant de bon sens. Il consiste d’abord à résister aux tentations quotidiennes en ligne ou dans la rue, mais aussi à faire bon usage des habits achetés. En les mettant ou en les donnant afin d’en faire bénéficier d’autres personnes. Au lieu de les jeter bêtement dans la poubelle du monde.