Il avait 28 ans et venait de se marier. Aziz, agent de sécurité à Genève, remplaçait un collègue ce soir du 29 décembre. Mais voilà que sa vie a été fauchée abruptement par un inconscient de la route. Un jeune de 21 ans, ivre et sous l'effet de stupéfiants. Sortant du Moa excessivement éméché avec un taux d'alcoolémie frisant les 1,60 pour mille, roulant de surcroît à tombeau ouvert, il a violemment percuté la voiture de cet agent, à l'arrêt au feu rouge, qui se rendait au travail.Aziz est mort carbonisé. Le chauffard, lui, s'en est sorti indemne. Arrêté, il ne passera qu'une seule nuit – même pas – en cellule de dégrisement sans passer un seul jour à Champ-Dollon. Choquant. Surtout à l'heure où justement notre pays est en train de serrer la vis contre ces chauffards irresponsables. Les premières mesures de Via Sicura annonçant pour 2013 de punir plus sévèrement des fous du volant alcoolisés afin de réduire de 25% le nombre de morts et de blessés sur les routes suisses, comptent-elles pour beurre?Pour la justice, sans risque de fuite, de réitération et de collusions avec les témoins, le chauffard n'a pas à être mis au cachot. Mais pour les familles, cette douleur est intolérable. Ce d'autant plus que le Code pénal prévoit précisément une infraction lourde pour ce genre d'infractions. Laquelle? Le meurtre par dol éventuel. Soit de conduire bourré à une vitesse excessive en prenant le risque de transformer sa voiture en machine à tuer. Mais rares sont les fois où les procureurs osent accuser un chauffard de meurtre… La voiture sans pilote imaginée par les Google Cars (lire en page 3), serait-elle une roue de secours pour ne plus transformer des chauffards en assassins?