Regards insistants, sifflements et gestes déplacés, filatures stressantes, l’immense majorité des femmes a déjà vécu, la boule au ventre, une situation de harcèlement de rue. Un véritable fléau du quotidien qui ne débouche que rarement sur des dénonciations.
La faute, notamment, à un vide juridique. En effet, seuls les attouchements, les insultes ou les menaces sont pénalement répréhensibles et entrent, par conséquent, dans les statistiques des violences faites aux femmes. Pour le reste, il n’existe pas encore de données fiables. Une lacune à combler de toute urgence. En attendant, la lutte contre le harcèlement de rue ne peut se limiter au seul champ juridique. La loi, aussi sévère soit-elle, ne peut régler seule le problème. Il convient d’aller beaucoup plus loin. En misant notamment sur l’éducation et la sensibilisation des plus jeunes. C’est durant l’enfance que se forge l’apprentissage du respect de l’autre. Placer le harcèlement de rue au centre d’un débat public constructif et efficace ne peut se faire qu’en évitant toute forme de stigmatisation. De genre, de sexualité, d’origine ou de religion. Cela inclut le réflexe des mouvements féministes radicaux à vouloir clouer au pilori leur cible favorite: le mâle blanc hétérosexuel.