A 34 ans, Pierre Maudet est entré dans la cour des grands. Avec un score frôlant les 40%, il n'a laissé que des miettes à ses adversaires du 17 juin. Certains regardent aujourd'hui, avec des yeux de lapins pris dans les phares des voitures, l'histoire se mettre en marche sans eux. Car cette élection triomphale prouve que ce jeune surdoué aux allures de vieux briscard est le seul à susciter d'énormes espoirs dans la population. Pour une grande partie des Genevois, l'ancien radical Pierre Maudet incarne l'homme du futur. Pour le PLR et l'Entente aussi (lire en page 21).
Bien entendu, il est encore trop tôt pour savoir si Pierre Maudet arrivera à endosser l'habit de Conseiller d'Etat. Il ne lui sera pas si facile de passer d'une logique d'opposition systématique en Ville de Genève à une logique d'appareil majoritaire au Canton - surtout quand on est un homme respectueux des consignes. Reste que son avènement a aussi de quoi sérieusement inquiéter ses adversaires. Ceux à la droite de la droite d'abord. Au fond, le vote du 17 juin, prouve que Pierre Maudet a eu raison de refuser radicalement toute liaison dangereuse avec l'UDC et le MCG. Pas tous au PLR partageaient son avis, loin s'en faut.A l'heure des analyses, la gauche aussi peut s'affoler. Chez les socialistes, l'heure n'est en effet plus à la fête. Par deux fois, ils ont commis d'importantes erreurs de casting. Le tout pour respecter la logique politique (parité hommes/femmes) au détriment d'une logique électoraliste (place au meilleur). Dans la course au Conseil d'Etat, où le surcroît de notoriété et la visibilité d'un candidat sont décisifs, ce dilemme doit être résolu une fois pour toutes. Dans le cas contraire, d'autres immenses désillusions suivront. Les premières en 2013 déjà..