Plus il y a de règles perçues comme arbitraires, plus la tentation de les transgresser est grande. C’est assurément le cas avec une partie des contraintes liées à la pandémie. Bien entendu, pas question ici de cautionner ni de banaliser des pratiques hors la loi. Juste l’intention de rendre compte et de comprendre l’essor d’activités clandestines en plein boom à Genève. C’est notamment ce que tente de faire notre reportage au cœur d’une fête pour initiés organisée dans les «cuisines» d’un restaurant renommé du centre-ville.
Attention, la restauration est loin d’avoir le monopole de ces activités cachées du monde d’avant qui envoient valser les interdits bien visibles du monde d’aujourd’hui. Beaucoup d’autres secteurs mis à l’arrêt forcé sont passés maîtres dans l’art de réaffecter alcôves, caves, maisons, salles en tous genres, arrière-boutiques… Autrement dit, de les métamorphoser, souvent avec beaucoup d’ingéniosité, en des lieux où la vie reprend un semblant de normalité en attendant que les affaires fassent de même. Bien entendu, les forces de l’ordre ne sont pas dupes. Elles traquent ces infractions. Dans ce jeu du chat policier et des souris camouflées, les tricheurs professionnels risquent bien plus que les particuliers… Pour faire court, c’est un peu la «crassitude» de l’infraction, entendez sa viralité, qui dictera la sévérité de la sanction. Remèdes pires que le mal? Libre à chacun de trancher. Seule certitude, la question fracture en profondeur notre société. Et il y a fort à parier que, tant que les autorités ne proposeront pas un calendrier clair et des perspectives de sortie de crise convaincantes, ce monde parallèle de la débrouille et de la combine a encore de «beaux» jours devant lui.