Le procureur général Olivier Jornot est bien parti pour se succéder à lui-même à la tête du Ministère public (lire notre article). Pourquoi? D’abord, parce que depuis son élection par le Grand Conseil, fin 2011, il a réussi à faire le boulot sécuritaire que la population lui réclamait. A l’interne, il a ramené un peu de sérénité dans une institution que l’on disait exsangue et démotivée. Le magistrat PLR peut donc s’appuyer à la fois sur un bilan, une expérience de près de deux ans et une politique de continuité qui rassure les électeurs. D’ordinaire, ces derniers préfèrent réélire le patron du troisième pouvoir lorsqu’il brigue un second mandat. Cela fait beaucoup d’atouts. Avantages que son adversaire du jour, le jeune avocat Pierre Bayenet, ne peut mettre dans la balance. Lui, dont la candidature pourtant légitime a été balayée par les socialistes et les Verts. Lesquels avaient peut-être déjà en tête de présenter le procureur Yves Bertossa dans six ans. Entre-temps, il aura pris de l’expérience et Pierre Bayenet une claque électorale qui l’amènerait à ne plus se représenter. Véritable stratégie ou calcul désastreux, on verra cela le 13 avril. Date qui, au final, risque bien d’apporter à Olivier Jornot ce qui lui a manqué dans sa fonction: la légitimité populaire.