Indemnisations de la honte
Indemniser des détenus qui disposent de 3,84 m2 au lieu de 4 m2 dans leur cellule, c'est à pleurer ou à mourir de rire. En poussant l'exercice jusqu'à l'absurde, on notera que l'indemnisation de 100 francs par jour, au prorata des 16 centimètres perdus, ne dépasserait par la thune (lire en page 4). Non, si cette affaire est indigne ce n'est pas à cause des conditions de détention «inconfortables» des détenus mais parce qu'elle oblige le procureur général à devoir y répondre en faisant recours contre le Tribunal des mesures de contrainte (lire en page 4).Tout aussi incompréhensible est la position de ténors du barreau qui plaident, publiquement de surcroît, qu'on arrête trop à Genève. La logique des arrestations est pourtant simple. Enfermés, les délinquants ne récidivent pas. D'ailleurs, même si les chiffres sont à prendre avec des pincettes, les dernières statistiques montrent que la tolérance zéro paie. Ainsi, les cambriolages et les vols diminuent, la petite criminalité se stabilise alors qu'elle explose dans les cantons voisins. Et, ici et là, des citoyens jusque-là résignés recommencent à parler de sentiment de sécurité. Preuve que nos autorités ont raison de ne pas «arrêter d'arrêter». Et si des conditions doivent être améliorées de toute urgence, ce sont celles des gardiens de prisons. Pas celles de délinquants dont les conditions restent largement acceptables.