Ce n'est un secret de polichinelle pour personne. A Genève, dans le Pays de Gex, en Haute-Savoie, tous savent que beaucoup de Genevois vivent en France voisine. Tout le monde sait qu'il y a parmi eux beaucoup trop de tricheurs. Ceux-là même qui ont une boîte aux lettres à Genève et qui vivent dans une belle maison cossue en campagne, côté français. On les appelle des resquilleurs, des résidents fantômes car ils ne paient pas un kopeck aux municipalités qui les hébergent. Et aujourd'hui, ces communes françaises sont folles de rage, dégoûtées par ces Suisses qui plombent l'économie communale (lire en page 3).
Officieusement, ces Genevois affirment qu'il s'agit de leur résidence secondaire. Mon œil… Ils passent tous les jours la douane pour se rendre dans leurs baraques françaises avec leur véhicule aux plaques genevoises, inscrivent leurs gosses dans les écoles du village et profitent aussi des infrastructures communales. A l'œil…Et paradoxe intéressant, lorsque ces mêmes résidents fraudeurs reviennent chaque matin travailler à Genève, ils fustigent le «sale frouze» qui bloque la route. Ils sont les premiers à gueuler contre cette «satanée infirmière frontalière» qui a piqué la place de leur femme ou de leur fille dans les hôpitaux.Ne vaudrait-il pas mieux cesser cette stupide guerre des frontaliers? Coûte que coûte?