Elle a 13 ans, elle est mimi, s'habille à la mode, maquillée jusqu'aux bouts des ongles, arborant une petite robe moulante et des talons à faire pâlir sa mère. Elle fait partie de ces ados qui veulent ressembler à la grande sœur. Elle veut devenir une starlette, comme celles qui se déhanchent sur les plages de Cannes en plein festival. La petite rêve de faire la Une des magazines glamour. Et pourquoi pas de se transformer par la magie de l'objectif en une nouvelle Xenia Tchoumitcheva. Rêve d'enfant? Utopie?
Mais voilà que le rêve vire au cauchemar. Malgré les nombreuses mises en garde ressassées à la maison, à l'école, par les amies, la naïve effrontée ose encore suivre un inconnu, un triste sire qui lui promet le nirvana si elle pose pour des photos coquines (lire en page 5). «Il faut vraiment être incroyablement naïve», s'exclament les plus grandes. «Comment peut-on suivre un inconnu jusque dans des toilettes publiques et s'étonner de se faire violer?»Nous sommes en 2012 et malheureusement ce scénario reste plus que jamais d'actualité. Mais les jeunes ne sont pas les seules concernées par cette incroyable naïveté. Même nos grands-mères, ces dignes dames qui nous ont justement répété à longueur de journée qu'il ne faut surtout pas suivre des inconnus, se font à leur tour embobiner par des beaux parleurs. A l'aube de leurs 80 printemps, ces mamies sont encore nombreuses à se faire massacrer à domicile par des escrocs à qui elles ont ouvert la porte. L'important est que la société ne diabolise pas la naïveté, quel que soit l'âge des victimes. Et surtout, que la justice condamne sévèrement tous les actes de barbarie.