Voilà, les assurés sont enfin fixés sur leur sort. Elections fédérales de cet automne aidant, la hausse des primes de l’assurance de base obligatoire a été, globalement, plus «modérée» qu’à l’ordinaire. Concrètement, les primes augmenteront en moyenne de 0,5% pour 2020 à Genève.
Surtout ne vous réjouissez pas trop vite de ce répit opportuniste qu’il faudra encore bien vérifier sur la facture. D’autant que sans mesures structurelles concrètes, il y a de fortes chances que la hausse reprenne de plus belle l’année suivante. Et avec elle, l’étranglement financier des ménages et le sentiment généralisé d’incompréhension, d’impuissance et d’injustice.
Et cela quel que soit le vent de révolte qui ne manquera pas de souffler dans les semaines à venir. Les ministres de la Santé, surtout latins, refuseront d’avaler la pilule sans réagir. Avec détermination, ils réclameront la fin de l’opacité sur l’utilisation des réserves, défendront la maîtrise des coûts et reviendront à la charge avec l’idée de créer des caisses de compensation cantonales chargées de fixer et d’encaisser les primes. Le problème, c’est que rien ne pourra se faire sans l’accord de la Confédération, et plus particulièrement de l’Office fédéral de la santé publique. C’est là que se joue l’avenir de la loi sur l’assurance maladie (LaMal). C’est là aussi qu’il faut prendre la juste mesure des graves dysfonctionnements du système actuel.
Bonne nouvelle, le parlement fédéral sera renouvelé au mois d’octobre. Autrement dit, il revient à chaque électeur du canton de bien étudier le programme des candidats genevois et de choisir ceux qui sauront faire passer à Berne le message de leur ras-le-bol. Et, on peut toujours rêver, sauront proposer et faire appliquer enfin des solutions de bon sens pour maîtriser les coûts des primes.