Les chiffres de la pandémie de coronavirus redeviennent alarmants. Ce qui stresse les autorités dans les dernières statistiques, ce sont surtout les hausses significatives des hospitalisations, du nombre de patients fragiles aux soins intensifs et la hausse de l’âge des personnes contaminées (www.ge.ch). De quoi raisonnablement redouter un rapide engorgement des services hospitaliers. Sans surprise, cette crainte réduit à néant tout espoir d’un relâchement des mesures médico-sanitaires et gestes barrières imposés à la population.
Pire, elle pourrait bien conduire à un nouveau durcissement ces prochaines semaines. En effet, après avoir notamment cadré le monde du travail, des transports, des loisirs et la vie dans les espaces publics, l’Etat pourrait cette fois s’en prendre frontalement à la sphère privée. Dans son collimateur: les réunions familiales et autres fêtes privées qui sont devenues aujourd’hui une importante source de contaminations à Genève.
Légitime ou non, applicable ou non, cette énième restriction des libertés risque bien de mettre le feu aux poudres. De cristalliser la colère des «révoltés de la deuxième vague».
En effet, de plus en plus de citoyens sont exaspérés, voire désespérés, par des plans de protection qu’ils jugent incompréhensibles, injustes, erratiques. Il ne s’agit pas de marginaux ou d’illuminés, mais de patrons et d’employés pour qui la destruction d’emplois, l’accroissement des inégalités et l’absence de perspectives sont aussi destructeurs et dangereux que le Covid-19. Pour ces femmes et ces hommes qui ont toujours travaillé, l’urgence aujourd’hui, c’est surtout de pouvoir continuer à le faire.