Tolérance zéro en ville et en campagne. Zéro quoi? Bruit, papiers, tout y passe. La dernière campagne de la Ville de Genève va très loin. Trop loin. Une des affiches met au pilori (et ce n’est pas peu dire) une femme qui a sorti ses poubelles en-dehors des heures. «Coupable: 200 francs d’amende!» Et c’est un minimum, nous dit-on (lire notre article). La photo renvoie à celle prise juste avant d’être emmené en prison. Oui, il y a des gens qui exagèrent, mais faut-il arriver à ce point pour vivre ensemble? Notre qualité de vie dépend-elle de la multiplication de contraventions et de répressions? La Ville de Calvin semble répondre par l’affirmative. Seulement voilà, nous sommes tous des coupables potentiels. Car qui ne s’est pas laissé à rire un soir devant une fenêtre de riverains? Ou qui n’a pas jeté un mouchoir à côté d’une poubelle sans le ramasser? Ou qui n’a pas laissé son moteur tourner un jour d’hiver pour dégivrer les vitres de sa voiture? Les exemples sont multiples. Les Genevois nous le prouvent tous les jours, ils aiment râler très fort mais n’hésitent pas à resquiller lorsqu’il s’agit de leur confort. Faudra-t-il alors être jeté en pâture et à la vindicte populaire pour filer droit? Triste de devoir, un jour peut-être, en arriver là...