Tout le monde s'accorde au moins sur un point. L'un des dossiers chauds de la prochaine législature sera la lutte contre l'immobilité qui paralyse la quasi-totalité des routes du canton de Genève. Certains candidats aux élections de cet automne l'ont très bien compris. C'est pour cela qu'ils viennent de proposer un retentissant projet de modification de la loi sur les transports publics.
Pour faire simple, ce dernier prévoit qu'il n'y aura pas de nouvelles lignes de trams ou de trolleybus sans la création de nouvelles routes et de traversée lacustre pour les automobilistes. Par traversée lacustre, comprenez traversée du lac à l'horizon 2050 (entre 3 et 5 milliards financés avec l'aide de la Confédération) et/ou traversée de la Rade à l'horizon 2020 (entre 600 et 900 millions à la seule charge de l'Etat). L'important étant qu'un tiens genevois vaut toujours mieux que deux tu l'auras fédéral! Voilà qui a le mérite d'être clair. Et très probablement efficace dans le court terme.Car ce projet, soutenu par l'Entente, le MCG et l'UDC, n'est de loin pas contre le développement du réseau des transports publics. Il est surtout une proposition concrète pour obliger tous les partenaires de la mobilité à regarder les problèmes en face et à trouver des solutions immédiates pour désengorger des axes routiers complètement saturés. Ne serait-ce que pour cette seule raison, l'initiative doit être soutenue par le Parlement à l'automne. Reste à espérer que cette droite élargie, une force politique redoutable, continuera à s'entendre et à ne céder aucun pouce de terrain, une fois les élections passées. Pour le bien de tous les Genevois.