A l'heure où le Grand Genève fait de plus en plus parler de lui, les partis socialistes (PS) de la région franco-valdo-genevoise (Ain, Haute-Savoie, Genève et Vaud) se rapprochent. Un rapprochement «institutionnel entre des partis, précise tout de suite Guillaume Mathelier, maire d'Ambilly et secrétaire fédéral du PS haut-savoyard; mais un rapprochement de travail. Le parti existe dans tous les pays européens, d'une manière ou d'une autre, avec une vision universaliste.»
Lieu de veille
C'est donc cette vision idéologique commune que les PS locaux ont souhaité confronter. Mais dans une optique qu'ils veulent concrète, à défaut d'être (pour l'heure) concrétisée. Après la signature d'un Manifeste commun en 2011, «on a envie de passer à la vitesse supérieure, poursuit René Longet, ancien président du PS genevois, actuellement en charge des contacts entre les quatre sections du PS précitées. On va se réunir à la fin du mois d'avril et ensuite une fois par trimestre pour vérifier les évolutions. Ce n'est pas un super-parti mais un lieu de veille.»Un lieu de veille active, pourrait-il préciser, car cette «plate-forme socialiste de l'agglomération franco-valdo-genevoise», entend mener à terme des projets structurants pour la région, quitte à paraître utopiste. Ainsi ce Parlement transfrontalier (sorte de CRFG, Comité régional franco-genevois, mais élu par le peuple) que les responsables des PS appellent de leurs vœux. «C'est un horizon, une idée qui prend corps», assure René Longet, qui signale par ailleurs qu'en parallèle à leurs réunions de concertation, les PS transfrontaliers vont mener des démarches politiques auprès de leurs Parlements respectifs.Un «Parlement transfrontalier (rendu) possible du moment où l'on peut porter le projet législativement», complète Guillaume Mathelier qui évoque les pleins pouvoirs dont dispose actuellement la gauche en France (Présidence, Gouvernement, Assemblée nationale, Sénat…).
Caisse publique transfrontalière
Autre projet, autres enjeux: les PS français et suisse planchent sur la création d'une Caisse publique transfrontalière, pour la maladie. «Entre le privé et la CMU (Couverture maladie universelle, NDLR), il y a un entre-deux possible.» Dans le fond, «il s'agit aussi d'une question d'équité», précise G. Mathelier, pour que chacun contribue à la solidarité nationale en matière de santé, sans pénaliser trop lourdement les frontaliers qui bénéficient pour un an encore de la possibilité de s'assurer dans le privé (lire GHI du 11 avril page 16). Mais dans la forme, cette démarche peut être perçue comme un moyen pour les politiques de se réapproprier le terrain. C'est en effet ce que suggère le secrétaire fédéral du PS haut-savoyard quand il fait part d'un certain agacement: «Je n'ai pas envie que le Groupement transfrontalier européen soit le seul à porter une vision transfrontalière. (…) Beaucoup d'associations citoyennes sont regroupées et jusqu'à présent les partis politiques avaient un temps de retard.»