L’initiative «contre la spéculation sur les denrées alimentaires» est une illusion. Une illusion qui n’aura aucune influence sur ce fléau qu’est la faim dans le monde. Mais une illusion qui coûtera cher à Genève en cas de oui.
Soyons lucides: les opérations boursières de couverture des risques sur les denrées alimentaires se déroulent à Chicago, Londres ou en Asie. Légiférer en Suisse n’aurait aucun impact sur ces transactions réalisées à l’étranger.
L’acceptation d’une telle proposition aurait en revanche une influence négative sur notre économie. Genève est un pôle de compétences en matière de négoce avec plusieurs sociétés importantes, ainsi que des prestataires de services et un centre de recherche universitaire spécialisés. Dans notre canton, les négociants de matières premières paient 18% des impôts cantonaux sur les entreprises. Par ailleurs, ces employés, aux revenus souvent confortables, consomment ici et dans nos commerces.
Les partisans de l’initiative désignent les sociétés de négoce comme les responsables de la faim dans le monde. Et le réchauffement climatique? Et la corruption endémique dans certains pays? Et les conflits armés? Refuser ce texte, c’est protéger notre économie et refuser le simplisme.