COMMENTAIRE - Bons offices

  • Pascal Décaillet, jounaliste indépendant genevois, producteur et animateur d'émissions de télévision.

    Pascal Décaillet, jounaliste indépendant genevois, producteur et animateur d'émissions de télévision.

Médecin, humaniste, père de famille aimé et respecté, le bon docteur Buchs, nouveau président du PDC genevois, est une figure attachante de la vie politique genevoise. Comme les autres nouveaux présidents récemment élus, Marc Fuhrmann pour l’UDC et Nicolas Walder pour les Verts, ainsi bien sûr que le futur président du MCG, Bertrand Buchs sera jugé sur sa capacité à rassembler, puis à remporter les élections cantonales du printemps 2018. A ce jour, nul ne peut rien prédire, c’est trop tôt.

Mais une chose est sûre: puisqu’il se prétend «centriste», le bon docteur devra nous prouver que le centre est doté d’une existence propre, fondé sur des valeurs historiques et philosophiques bien à lui, par exemple (au hasard) le fameux texte de Léon XIII, en 1891, sur la Doctrine sociale. Car l’autre hypothèse, c’est le centre, juste là pour être au milieu, entre les missiles alternés de la droite et de la gauche.

A cet égard, l’expression «les bons offices du PDC», articulée par M. Buchs, dimanche 17 avril au Grand Genève à chaud, sur Léman Bleu, pose problème. Car la mission d’un parti est d’exister par lui-même, et non de se poser là, «au centre», comme une sorte de gentil arbitre régulateur entre la gauche et la droite. «Bons offices», ça fait trop diplomatie suisse, trop samaritain. Le «centre», en politique, pourquoi pas? Mais alors qu’il nous affirme ses valeurs propres. Qu’il ne se définisse pas par annulation, ou nivellement, des valeurs des autres.