Qui, à Genève, à part les cercles très restreints du pouvoir, avait entendu parler de la FIPOI (Fondation des immeubles pour organisations internationales)? Jusqu’à ce vendredi 8 avril, où la Cour des Comptes, très en forme ces temps, nous balançait un rapport explosif.
La communication de François Paychère, magistrat de cette Cour, est sans ambiguïté, et relègue aux oubliettes la version caviardée qui prévalait depuis juin 2015. Cette Fondation, la FIPOI, qui gère des sommes très importantes (par exemple, pour rénover le Palais des Nations), n’a manifestement pas été gouvernée correctement: pas de réflexion stratégique, pas de gestion efficiente des ressources, insuffisances dans la comptabilité analytique, ressources utilisées à des fins privées.
L’ancien directeur, accusé d’être intervenu directement dans certaines attributions de travaux, conteste les faits qui lui sont reprochés. Nous verrons ce qu’il adviendra. Mais une chose est sûre: la question de la responsabilité du Conseil de fondation se pose. Et puis, d’où vient ce singulier caviardage, de quelle raison d’Etat? Décidé par qui? Enfin et surtout, à l’heure où des travaux considérables de rénovation des bâtiments internationaux sont au programme, quelle confiance peut-on encore accorder à cette Fondation? Et à ceux, au plus haut niveau, qui avaient mission de la superviser? Ces questions-là, il faudra y répondre. Sans les caviarder.