COMMENTAIRE - Démocratie directe

  • Pascal Décaillet.

    Pascal Décaillet.

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    Pascal Décaillet.

DÉMOCRATIE DIRECTE

La France dans la rue, un syndicat qui prend le pays en otage, bloque les raffineries, les centrales électriques, et même nucléaires, le chef de ce syndicat qui met le gouvernement sous pression, revoilà notre grand voisin qui se rejoue l’un des psychodrames sociaux dont il a le secret. Il y aura, un jour, une issue à la crise, il le faut bien, mais que de temps perdu, d’énergie gaspillée, juste pour tester les rapports de force, gonfler les pectoraux.

La France a sa tradition sociale, plus conflictuelle que la nôtre. Il ne s’agit pas, d’ici, de lui donner des leçons. Mais tout de même! Combien j’entends d’amis français regretter de ne pas pouvoir disposer, d’en bas, d’une forme de démocratie directe. Initiative, référendum, peu importent les étiquettes, mais quelque chose du genre. Où l’on puisse faire savoir au gouvernement que le 49.3, ce fameux article qui permet d’outrepasser le Parlement, et de procéder par ordonnances, ça ne passe pas.

Le faire savoir à l’exécutif, oui. Et le faire reculer. Mais pas par la rue! Pas en vociférant. Non: par l’exercice institutionnel d’un droit populaire. Du coup, ça n’est plus l’opinion qui s’exprime, c’est le «démos», un organe de la citoyenneté. En voyant ce qui se passe en France, les proportions dramatiques que prend le sentiment légitime d’avoir été floué par les gens d’en haut, réjouissons-nous d’avoir notre démocratie directe. Elle constitue une exceptionnelle soupape pour dire le mécontentement, sans aller le hurler dans la rue.

Lire également le reportage sur la pénurie d’essence dans les stations de la région.