COMMENTAIRE - Fin du monde

  • Pascal Décaillet

    Pascal Décaillet

Ce vendredi 23 juin 2016, le Royaume-Uni a rendez-vous avec son destin: son peuple, souverain, décidera si le pays doit demeurer ou non dans l’Union européenne. C’est un rendez-vous majeur, pour Londres autant que pour Bruxelles. Mais en aucun cas, ce ne sera la fin du monde. Cette dernière, assurément, dépend d’autres paramètres que du lien institutionnel entre les îles britanniques et le continent européen.

Et c’est cela qui ne va pas, dans les éditoriaux de nos belles âmes de la presse romande. Cet alarmisme. Cette manière de nous peindre le diable sur la muraille, y compris pour nous les Suisses, si d’aventure les Britanniques devaient quitter l’UE. Les auteurs de toutes ces prophéties d’Apocalypse ont-ils seulement ouvert des livres d’Histoire? Le Royaume-Uni est entré en 1973 dans la Communauté européenne (ancêtre de l’UE). S’il en sort, il y sera resté quelque 43 ans. Au regard de sa longue, magnifique et fière Histoire depuis Hastings (1066), c’est peu.

Rester, partir? Les Britanniques choisiront ce qu’ils voudront. Dans tous les cas, leur décision devra être respectée. Quant à nos commentateurs suisses, ils semblent plus pressés de défendre à tout prix une machinerie bruxelloise dont nous ne sommes même pas membres, que de tenter d’écouter le message d’un peuple souverain. Et quel peuple! Celui de l’été 1940. Celui de la Bataille de Londres. Celui qui, seul contre tous, sous la conduite d’un homme d’exception, a su dire «non».