COMMENTAIRE - Primaires, ou Marketing?

  • Pascal Décaillet. dr

    Pascal Décaillet. dr

Dans le système des «primaires», en France, il y a quelque chose de profondément révoltant: la couverture totalement disproportionnée qu’en font les grands médias nationaux, comme s’il s’agissait d’élections nationales.

Ces «primaires de la droite et du centre», de quoi s’agit-il? Du mode de désignation interne à un camp politique du pays. Plutôt que de passer par des congrès de délégués, ce camp a préféré ouvrir le jeu à l’ensemble de ses militants. Fort bien. C’est son droit, son problème. Mais cela ne relève en rien de l’exercice démocratique d’Etat: les deux tours de l’élection présidentielle, seuls scrutins qui vaillent, ce sera en avril et mai 2017. Le reste, c’est du marketing interne à la famille de droite. Strictement rien d’autre.

Et c’est là le problème. Celui de la couverture médiatique. Ce dimanche 20 novembre, la liturgie politique, sur les chaînes françaises, était exactement la même que pour une élection officielle de la République, législative ou présidentielle. Alors que le scrutin n’avait d’autre valeur que celui du choix interne à un camp. Je suis sûr que plein de Français sont allés voter comme pour une «vraie élection», sans faire la différence! Ce mode de faire dévoie la République. Il en mime la chorégraphie, en emprunte la mise en scène. Alors que nous sommes dans la seule caisse de résonance d’un camp. Quelle publicité on lui fait! La gauche, et d’autres familles, auront-elles droit, le jour venu, au même tintamarre?