COMMENTAIRE: Prix d'honneur

  • Pascal Décaillet.

    Pascal Décaillet.

«Retour à l’école du mérite»: c’est par ces mots que le député Vert Jean-Michel Bugnion, lui-même ancien directeur d’un Cycle d’orientation, qualifie la décision du C.O. Renard de récompenser publiquement les élèves de 9e et 10e années obtenant le «certificat» (moyenne actuelle de 5, ou plus), par une cérémonie de fin d’année, dans l’aula, avec remise du précieux document des mains du directeur. C’est le Courrier du samedi 25 juin qui nous sort cette affaire.

Mais en quoi, M. Bugnion, le mot «mérite» doit-il être péjoratif? L’Ecole n’aurait pas le droit, au nom d’une conception dévoyée de l’égalitarisme, de récompenser les meilleurs? A lui, et aux syndicalistes de la FAMCO (maîtres du C.O.) qui s’érigent contre cette décision, il faut rappeler que la distinction par le mérite est une vertu républicaine. Elle accorde sa chance à tous, et distingue la qualité d’un acte, celle du travail par exemple, en dehors de toute considération d’origine sociale. Comment un ancien directeur, comment des enseignants peuvent-ils y trouver à redire?

Certains d’entre eux avancent l’argument qu’on met de côté les autres élèves. Mais enfin, remettre un prix à certains, ça n’est pas rejeter les autres. Au contraire: il faut trouver une tonalité, une humeur générale de cérémonie, qui ne soit évidemment pas de nature à exclure qui que ce soit.