COMMENTAIRE - À Quoi sert la DDC?

  • Pascal Décaillet

    Pascal Décaillet

Le demi-million qui jette un froid glacial sur le mastodonte bernois de l’aide humanitaire: la DDC, la Direction du Développement et de la Coopération, directement rattachée aux Affaires étrangères. Cinq cent mille francs versés à la Fondation Clinton, en 2011! En quel honneur? Au nom de quoi? Avec quel contrôle politique? Il nous faut des réponses.

Oui, les citoyens et contribuables de ce pays ont le droit de savoir pourquoi une telle somme a été, il y a cinq ans, attribuée à cette Fondation-là, qui n’est tout de même pas la première venue sur la planète. D’abord, comme le note à juste titre la conseillère nationale Céline Amaudruz, pourquoi la DDC a-t-elle sous-traité ses propres missions à une Fondation privée? On peut aussi s’interroger sur le rôle de ce versement, en plein contentieux bancaire entre la Suisse et les Etats-Unis.

Sur cette affaire, Céline Amaudruz a raison d’interpeller le Conseil fédéral. Reste une question, beaucoup plus large, qui se posait déjà lors de mes années à Berne, il y a un quart de siècle: à quoi sert exactement la DDC? Qui contrôle l’octroi des enveloppes financières? En fonction de quels critères? Poser ces questions, ça n’est pas attaquer Mme Calmy-Rey, dont je maintiens qu’elle fut une bonne conseillère fédérale. Mais l’ensemble d’un système, sous plusieurs conseillers fédéraux, dont la transparence n’apparaît pas comme la qualité la plus éclatante.