Dans la vie, il y a toujours des retardataires. Des gens à la traîne. Parmi les éditorialistes qui font profession d’observer le monde politique, aussi: toujours une guerre de retard! Ainsi, la grande mode, ces jours, consiste-t-elle à constater le grand retour de l’idée de nation. Débats, invités, experts: le sujet est dans l’air du temps.
Mais enfin, la défense de l’idée nationale, ou la défense du principe de frontière, parce que cette dernière, justement, protège le faible, ces belles âmes avaient trois décennies pour nous la tenir! Nous avons vécu, juste avant et juste après l’an 2000, d’odieuses années, où nos puissants intellectuels ne juraient que par le supranational, la mondialisation, l’Union européenne. Eh bien croyez-moi: dans ces années de Veau d’Or, de génuflexion devant le pouvoir des banques et celui de l’Argent, ces mêmes esprits ricanaient de l’idée nationale, vous traitaient de ringard parce que, seul contre tous, vous osiez la défendre.
Les mêmes, oui! Je vous le dis, ils finiront par se mettre à la préférence cantonale ou nationale, au protectionnisme agricole, à la régulation des flux migratoires, toutes choses que, pour ma part, je défends depuis toujours, mais qu’eux, éternels récupérateurs, n’avaient de cesse de conspuer. Je vais vous dire franchement: je déteste leur suivisme. Ils sont incapables de résister. Ils ne font que suivre l’air du temps. Ce sont des suiveurs. Des retardataires. Des viennent ensuite. Je n’éprouve pour eux, vous l’aurez saisi, qu’une admiration très relative. Bonne semaine!