Commentaire: sourire du dauphin

  • Pascal Décaillet.

    Pascal Décaillet.

Le MCG va mal, tout le monde le sait. Ce mouvement, en ascension permanente depuis son arrivée en 2005, vit sa phase la plus difficile. Coupé en deux lors de sa dernière Assemblée, qui a vu Ana Roch ne battre Eric Stauffer que d’un zéphyr, le parti n’est plus que faux départs, portes qui claquent, claques qui portent, mots d’oiseaux qui fusent, dagues affûtées, trahisons, gémonies, lapidations verbales, missiles alternés. Bonjour l’ambiance.

Le coup le plus dur est venu ce lundi 13 juin, avec l’annonce du départ de Jean Sanchez. Si nous étions portés sur la gaudriole et la facilité, nous dirions qu’il laisse un siège absent. Plus sérieusement, cet ancien numéro 2 de la Police (encore un!), qui fut libéral avant d’être frappé du feu de Stauffer sur le Chemin de Damas, a beaucoup apporté au parti. Par sa compétence, sa pondération, son sourire, son calme. Il a montré qu’une autre tonalité que celle du rugissement, dans ce mouvement, était possible.

Dommage pour le parti. Jean Sanchez eût été, pour Ana Roch, le secours de la raison. Et le voilà qui part, en Valais, vivre au sommet de l’Alpe le reste de son âge. Pour ma part, je n’y crois qu’à moitié. Et verrais bien resurgir un jour cet hidalgo de courtoisie et d’humour, apaisant, qui se rit des colères au milieu des tempêtes. Car enfin, au milieu des Quarantièmes rugissants, dans le bal des requins, l’amabilité fortuite d’un dauphin fait toujours du bien. Le temps d’une rencontre.