L'amérique de Steinbeck

  • Pascal Décaillet

    Pascal Décaillet

Donald, ou Hillary? Chacun d’entre nous a son candidat, chacun est libre. Mais ce qui ne va pas, dans cette présidentielle américaine 2016, et qu’il convient de dénoncer très fort, c’est le parti pris hallucinant de nos bons médias de Suisse romande, en faveur de la candidate démocrate. Et surtout, à l’inverse, pour conspuer, ridiculiser, faire passer pour un fou, ou pour un malade, son adversaire républicain.

Sur les ondes de la RTS, à la radio, pas un jour sans une émission à charge contre Donald Trump. Chaque rédaction a certes le droit de défendre le candidat qu’elle veut, mais que signifient ces perpétuels coups d’assommoir contre l’homme choisi par les républicains pour la finale en vue de la Maison Blanche?

Je vais vous le dire, ce que cela signifie. Qu’il existe une candidate du convenable, de la morale, de la bienséance, bref de nos salons européens, ou ceux de la Côte-Est, cosmopolite et «ouverte au monde». Et qu’il existe, du coup, en face, une brute épaisse incarnant, elle, la vieille Amérique des vaincus et des régions oubliées, celles des friches industrielles, par exemple. L’Amérique de Steinbeck.

Et là, tout s’éclaircit. En choisissant l’une plutôt que l’autre, nos grandes âmes nous montrent à quel point elles incarnent l’ouverture, la modernité, la mondialisation. Et à quel point l’autre, le Maudit, incarne le repli. Eh bien, nous verrons. Ce que les Américains voteront. Et surtout, ce que vaudra la prochaine Présidente, ou le prochain Président. Puisse-t-il nous éviter la guerre. Ça n’est pas gagné.