Poker menteur au Conseil fédéral

  •  Yves Nidegger, conseiller national (UDC)

    Yves Nidegger, conseiller national (UDC)

«Si vous m’avez compris, c’est que je me suis probablement mal exprimé». Le mot d’Alan Greenspan alors président de la Réserve fédérale US collerait parfaitement à la stratégie de communication actuelle du Conseil fédéral à propos de son intention de soumettre ou non la Suisse aux desiderata de la Commission européenne: reprise automatique du droit européen et soumission de la Suisse aux décisions de la Cour européenne (Accord d’intégration institutionnelle). A suivre les plus récentes communications du Conseil fédéral, cette «redéfinition de notre accès au marché unique» aurait aujourd’hui «toutes les chances d’être adoptée cet automne» et «aucune chance devant le peuple» appelé à l’approuver. Bercer chacun dans le confort de ses propres convictions en déclarant tout et son contraire sur le sujet politique le plus important du moment relèverait, sous d’autres latitudes, de la politique de Machiavel. Cette stratégie de communication relève en Suisse de la politique de Gribouille. Les Suisses ne veulent tout simplement pas du marché unique européen. Avec ou sans redéfinition. Ils l’ont dit le 6 décembre 1992. Ils l’ont redit le 9 février 2014 en déclarant le marché unique du travail contraire à leur constitution. Les peuples heureux n’auraient pas d’histoire? A voir, à l’évidence, ils ont une mémoire. Leurs dirigeants devraient s’en rappeler.