ENTREPRENEURIAT • En 2017, les 175 principales start-up helvétiques ont attiré 938 millions de francs. Un record. Dans cette compétition nationale, le canton de Vaud est celui qui s’en sort le mieux (merci à l’EPFL). Il est le premier en Suisse en termes de levée de fonds. Les raisons de se réjouir de cette attractivité grandissante de notre écosystème start-up sont nombreuses. Mais il y a tout de même quelque chose qui coince. Alors que les fonds grossissent à vue d’œil, la création d’emplois stagne. Ou pire baisse. Jetons un œil aux dernières statistiques de la démographie de l’entreprise (Udemo). En un an, les emplois créés sont passés de 56’996 à 54’623. Soit une baisse de 4,2 %. Autre élément inquiétant, la grande majorité des start-up ne génèrent qu’un seul emploi. Elles sont plus de 80% dans cette situation. Se gargariser de la création quotidienne de jeunes pousses par des Millennials est une chose, favoriser leur employabilité en est une autre. La PME traditionnelle, si elle sent moins l’herbe fraîche de la Silicon Valley, n’en demeure pas moins la véritable machine à job de notre pays. Oui, elle est moins tendance. Evidemment, elle disrupte peu. Mais elle possède souvent un savoir-faire exceptionnel couplé à une équipe motivée et expérimentée. Un tiers des PME suisses comptent plus de 250 employés, car elles ont su traverser les décennies en s’adaptant. Quant aux start-up, leur taux d’échec se situe à 80% durant les cinq premières années. Autant de faillites correspondant à de l’argent englouti inutilement. La multiplication des incubateurs en Suisse romande est cependant une source d’espoir. Elle devrait permettre de rendre les start-up plus utiles à l’économie du pays en misant sur un accompagnement resserré.