Avec la collaboration du Pôle prévention et promotion de la santé-Réseau de santé Delta. www.reseau-delta.ch
Longtemps, thérapies alternatives et médecine moderne se sont opposées sur le mode: croyances contre science. D’un côté, les poudres de perlimpinpin de l’homéopathie, les herbes diverses, les manipulations ésotériques et les méridiens de l’acupuncture; de l’autre, la chimie, le scalpel, les rayons X et l’expérimentation scientifique.
Approche pragmatique
Pour la plupart des acteurs des deux domaines, pourtant, cette opposition n’a plus lieu d’être. «Il ne s’agit pas de croire», assure ainsi le docteur Aline Vaucher, dermatologue mais aussi homéopathe et donc dépositaire de savoirs issus des deux mondes. «Les médecines douces constituent une approche essentiellement pragmatique, estime-t-elle. Sur le terrain, ça marche lorsque c’est approprié.»Approprié, tout est dans cet adjectif. Il ne s’agit pas, en effet, de distribuer des pilules à tout vent ou de faire quelques gestes cabalistiques sur des personnes en souffrance. «Tout commence par un diagnostic sérieux, effectué par votre médecin et éventuellement complété par des analyses», continue le Dr Vaucher. La maladie – en dehors des refroidissements de saison et des bobos du quotidien – doit en effet être tout d’abord précisément cernée.
Formation et limites
Il ne s’agit pas non plus de rejeter traitements et médicaments. «S’il est justifié, un traitement médical ne peut dans la plupart des cas pas être substitué, mais dans tous les cas, il peut être accompagné par des thérapies douces.» Il s’agira alors de diminuer les effets secondaires. Une approche qui prend tout son sens dans les maladies dermatologiques, insuffisances veineuses, migraines simples, problèmes de sommeil, anxiété, burn-out… Dans les cas de cancer, les effets secondaires du traitement peuvent également efficacement profiter des bienfaits des médecines alternatives.
Plus généralement, les maladies chroniques, aux origines mal définies et aux traitements classiques largement inopérants sont aussi au cœur de leur cible. Car si la médecine traite avant tout des maladies, les thérapies douces, elles, tentent de soigner l’homme dans sa globalité. La vie, ses heurts et malheurs, tous les détails d’une existence qui ne constituent pas d’intérêt pour le médecin peuvent avoir de l’importance pour le naturopathe ou le praticien en médecine alternative. Chaque traitement est en effet unique, attaché à la personne qui le reçoit et peut être très différent d’un patient à l’autre souffrant – en apparence – de la même maladie. Quant aux limites de la consultation en médecine alternative, elles sont de deux ordres. Tout d’abord, la formation du praticien. En effet, nombreux sont ceux qui professent de leur compétence en n’ayant derrière eux que quelques mois de cours. Or, en médecine classique autant que dans ses nombreuses variantes alternatives, une formation sérieuse prend des années et ne peut être validée que par un diplôme reconnu par l’Etat.