CRISE • La situation était déjà sensible, elle est devenue critique. Avec la reprise, des pans entiers de l’économie peinent à recruter du personnel, notamment dans la restauration. Certains établissements, dont de grandes tables de la région, ont même dû fermer leur cuisine pour le service de midi. La cause en est bien sûr la pandémie qui aura poussé les travailleurs à se réorienter, les uns pour assurer un revenu suffisant, les autres pour changer d’air après s’être rendu compte des sacrifices qu’exigeaient les métiers de bouche: horaires scindés, travail le soir et le week-end pour un salaire peu gratifiant.
Les employeurs, eux, tentent de répondre du mieux qu’ils peuvent. D’abord par une amélioration des conditions salariales, pas tant pour attirer de nouveaux employés que pour conserver ceux déjà en place. «Enfin» diraient certains, à juste titre. Mais il est peut-être déjà trop tard. Nous vivons une profonde période de transition sur le marché de l’emploi. Selon une étude publiée par Dell et «l’Institute for the future», 85% des métiers de 2030 n’existent pas encore.
Cette situation a pour conséquence l’accélération de la numérisation et, avec elle, l’arrivée en force de la robotisation dans les métiers de service. Encore un effet de ce satané virus. J’exagère? Jetez donc un œil aux ouvertures en cascade de restaurants robotisés, sans serveurs ni cuisiniers, en Asie ou en Amérique du Nord. «Pas de ça chez nous», me direz-vous. Certes. Mais qu’est-ce qui vous garantit que cette chronique n’est pas déjà rédigée par une intelligence artificielle?