Plusieurs patrons d’industrie s’insurgent contre les normes Euro7 en cours d’élaboration. Elles concernent les moteurs au diesel et à l’essence. «Ce n’est pas utile, c’est coûteux, cela n’apporte pas d’avantages aux clients, cela n’apporte pas d’avantages à l’environnement», a notamment déclaré le patron du groupe Stellantis Carlos Tavares. Ce que confirme Gerrit Marx, le patron de la marque Iveco, active dans les véhicules utilitaires, en particulier lourds: «L’effort à fournir pour y parvenir est énorme. Et il n’y a pas de véritable retour sur investissement.»
Si l’Europe désire aboutir à une électrification générale en 2035, il est difficile de comprendre pourquoi elle introduit des étapes supplémentaires pour 2025. Les pays de l’Union européenne sont en cours de négociation pour proposer une législation qui doit s’appliquer aux voitures et aux camionnettes à partir du 1er juillet 2025 ainsi qu’aux autobus et aux camions deux ans plus tard.
En parallèle, elle veut exiger que les nouveaux poids lourds réduisent leurs émissions de 90% d’ici 2040, alors que tous les bus urbains ne devraient plus émettre aucun gaz à effet de serre à partir de 2030. Ces modifications représentent des efforts considérables et des changements structurels importants. Aboutir à ces résultats à long terme, et en même temps répondre aux normes Euro7 pour les moteurs thermiques actuels demandent trop d’investissements dans un délai irraisonnable.
Concernant les véhicules particuliers, Carlos Tavares se montre clair. Il estime que Euro7 est une perte de temps, d’énergie et d’argent. Elles contraindraient les constructeurs à investir dans des dispositifs de catalyse, des filtres à particules et de nouveaux contrôles électroniques alors que la finalité est plutôt d’accélérer l’électrification.
Un domaine recueille toutefois l’approbation des patrons de l’industrie: celui des pneus et des plaquettes de frein. Il est en effet clair que les émissions des moteurs sont en constante baisse, mais pas celles de ces deux domaines. Il y a là des efforts à consentir pour les réduire et pour les rendre inoffensives, ou presque.
Le groupement ACEA, lobby de l’automobile européen, estime que ces mesures auront pour effet de renchérir le prix des voitures neuves sans apporter les avantages attendus pour l’environnement.
Cette année de négociations va s’avérer animée et cruciale pour certains modèles, voire certains constructeurs.