MAH • «Non à un projet destructeur de 140 millions! Sauvons le Musée d’Art et d’Histoire»: c’est le texte de l’affiche des opposants au projet de rénovation du MAH, sur lequel le corps électoral de la Ville de Genève se prononcera le 28 février prochain. Ce texte, personne ne le retiendra, parce que le clou de cette affiche impressionnante, c’est l’image: debout sur le toit du Musée, qu’il piétine allègrement, un personnage aux doigts crochus. D’aucuns y verront une allusion au vampire de Murnau. D’autres, une inflexion des années trente, dans ce que leur iconographie politique a donné de plus sournois.
Une chose est sûre: nous avons quelques semaines pour mener le débat, ce dernier sera dur, mais il doit demeurer respectueux. On a parfaitement le droit d’être pour le nouveau musée, et parfaitement celui d’être contre. Le droit d’aimer l’architecte, mais aussi celui de s’en méfier. Le droit d’apprécier le principe du mécénat, et tout autant celui de le combattre. On voudra bien – je veux l’espérer – épargner le mécène dans sa personne. D’abord, parce que ce Monsieur est prêt à faire beaucoup pour la culture à Genève. Surtout, parce que le débat doit impérativement demeurer au niveau des idées.