Rester, partir? Annoncer son départ, aussitôt revenir. Quand on a, comme Eric Stauffer, le démon politique à ce point chevillé au corps, il était évidemment bien imprudent d’annoncer, il y a peu de temps, son départ vers d’autres horizons. Personne n’y avait cru. Non qu’il ne fût sincère, mais enfin demande-t-on à un ours blanc d’abandonner la banquise?
Donc, le revoilà. Eric Stauffer, lundi 18 avril, a écrit une belle lettre à son parti, avec un écusson en haut à gauche, pour annoncer sa candidature à la présidence du MCG. Sur deux pages, il multiplie les piques à l’encontre de l’actuelle équipe au pouvoir, estimant qu’il n’est pas dans la vocation remuante de son parti de devenir un gentil PDC no 2. «Avons-nous tous mouillé la chemise depuis onze ans pour disparaître? Ma réponse est non!»
Cette candidature, qui devrait être tranchée le 29 avril par l’Assemblée générale, a au moins un mérite: celui de clarifier les choses! Plus personne ne sait aujourd’hui où se situe le MCG. Sur les questions financières, par exemple, il a viré de bord, au Grand Conseil, autour de Noël. Dimanche 17 avril encore, dans le Grand Genève à chaud, sur Léman Bleu, sa position en matière de réforme de l’imposition des entreprises, était illisible. A deux ans des élections, il faut en effet que ce parti choisisse clairement sa ligne. Dans un sens, ou dans l’autre. Le slalom n’est pas un programme. Sauf dans les sacristies.