COMMENTAIRE: formation des maîtres

Le député PLR Jean Romain a parfaitement raison, au nom du PLR, de déposer un projet de loi pour faire passer à trois ans (contre quatre aujourd’hui) la formation des maîtres primaires, nouvelle donnée lundi 6 juin par l’Agence Decaprod. Il suffisait d’observer, vendredi 3, ce bouillant parlementaire au Grand Conseil, pour comprendre qu’il n’allait pas en rester là. Sur l’IUFE (Institut universitaire de formation des enseignants), Jean Romain et les siens iront jusqu’au bout.

Nous ne sommes certes plus au temps des écoles normales, où on sortait «instituteur» à 19 ans, l’âge où les autres décrochaient leur Maturité, et on plongeait dans la mêlée. Mais nous sommes, à Genève, allés beaucoup trop loin dans l’autre sens. Sous prétexte de donner aux futurs enseignants un solide bagage académique, on a fait de leur formation une véritable jungle théorique, très éloignée du front, du contact avec les élèves. On a entretenu le système, l’usine à gaz, au point que certains, aujourd’hui, le défendent comme un bastion, auquel nul n’aurait le droit de toucher.

C’est à cela que veut s’en prendre Jean Romain. Non aux connaissances académiques sur l’Histoire de la pédagogie, dont la place genevoise est un fleuron séculaire. Mais au système entretenu pour lui-même. Dans les autres cantons, on forme les maîtres primaires sur trois ans. Ces voisins sont-ils vraiment, en matière scolaire, en retard sur nous?

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