Ce dimanche 27 novembre, l’initiative des Verts «Pour une sortie rapide du nucléaire», qui demandait un arrêt échelonné des centrales suisses d’ici 2029, a été rejetée, par 54% de l’électorat. Sur la carte du vote, la fracture est très claire entre Suisse occidentale (Genève, Vaud, Neuchâtel, Jura, les deux Bâle disent oui) et le reste du pays. En Suisse romande, on notera quand même le non de Fribourg et du Valais. Prochaine étape: le peuple devrait se prononcer sur le référendum opposé à la «stratégie énergétique 2050 du Conseil fédéral», qui ne donne pas de délais dans la fermeture des centrales.
Dans l’affaire de dimanche, il faut féliciter les Verts. Au final, ils ont certes perdu, mais tout de même: 46% des votants ont accepté leur initiative, ce qui est sans comparaison avec le poids électoral des Verts sur la scène fédérale. Ils ont réussi à créer un débat. Et le fort taux de oui n’ira pas sans influencer la suite. C’est cela qui est important: la vertu des initiatives, qu’elles proviennent des Verts, de l’UDC, ou de toute autre source, c’est qu’elles mettent en avant des thèmes, non des personnes. Qui s’en plaindra?
On se réjouira d’autant plus de ce ralliement des Verts à la démocratie directe, que cette dernière, pour être vivante et efficace, se doit de provenir de toutes les sources politiques possibles. La droite, la gauche, les syndicats, et surtout des comités ad hoc, venant de la société civile, regroupés non autour d’un parti, mais d’un objectif à atteindre. Vivent les thèmes: ils sont la sève de la démocratie.